sabato 5 settembre 2009

Temps mythe

à travers les vitrines extatiques de la bibliothèque, de l'intérieur, c'est plausible que le regard frétille sur les toits de Disparis, plus rapide que cent chats noirs noirs, à la recherche, quand même, de la raison. d'abord la raison tendre, celle qui est faillible de se confondre avec la panique, c'est à dire quand on se sent figé autour de l'estomac.
et ensuite la raison mère, mère de toute pensée digne de ce nom, qui est quand on passe en revue le caractère inexplicable des existants.
et voilà que, juste là où l'on cherchait l'immeuble parmi les silhouettes -le cri inouï de ce coeur de gemme noire étincelant et mal vu, qui est la certitude, imperméable au souffle de la vie ou au contraire incapable de pénétrer en elle- voilà, voilà que la tonnerre révèle un vol de tourterelles, ou d'hirondelles, qui tout à l'heure n'était pas là, qui naît d'une frayeur tout à fait impersonnelle, et qui même dans la frayeur reste solide, ne s'éparpille pas, sans dédain pour les chorégraphies millimétriques, transfigurant -dans la curviligne légèreté de quelques rares instants- l'instinct de survie en un geste qui est presque contraire à un tel instinct: l'art.
est-ce donc l'art si près de la vie, la vie toute seule, celle qui a à voir autant avec les hommes qu'avec les cochons et les mycorhizes, et les poulets rôtis étendus à sécher, et les salons de thé et les talons sur l'asphalte?
l'indice suivant, je l'eus sur la terrasse de chez moi, tandis que j'étalais le linge lavé à la main. je cherchais dans le ciel la traîne d'une étoile filante, mais rien.
par contre la chose la plus belle était le caoutchoutement loin de mille voitures invisibles.
tout à coup, il me revint un voyage nocturne en bus, un voyage quelconque. non, ce n'est pas vrai: un en particulier, celui de londres à édimbourg, il y a 9 ans.
il y a neuf ans.
c'est évident, il me semble, que le mythe soit le maillon de conjonction entre le hasard et la certitude.